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Mon métier ? Snowmaker à la Chapelle d’Abondance

TRAVAILLEURS DE L’OMBRE

C’est probablement l’une des professions les moins connues à officier sur le domaine skiable. Nous avons suivi Corentin Duval pour comprendre son métier de snowmaker (nivoculteur en Français), ses missions et ses challenges. Et confronter certains préjugés relatifs à la neige de culture à l’avis d’un professionnel. 

Corentin est donc snowmaker à la Chapelle d’Abondance. Littéralement donc « faiseur de neige ». Son rôle ? Ni de confectionner les plus beaux bonhommes de neige aux quatre coins de la station tout l’hiver. Ni d’invoquer les dieux du ciel pour faire tomber l’or blanc en abondance. Mais alors en quoi consiste son job ? « Le snowmarker (ou nivoculteur en Français) est en fait responsable de la neige de culture sur le domaine skiable. Il gère l’entretien et l’exploitation également des enneigeurs et la gestion de la ressource en eau. »  

Un métier récent déjà révolutionné par les innovations technologiques

Une profession apparue en France avec l’apparition et le développement des enneigeurs en stations à partir des années 90. Et qui a profondément évolué ces dernières années au bénéfice des progrès informatiques et technologiques. « On utilise cet outil de supervision, explique Corentin les yeux rivés sur son écran d’ordinateur. Cela permet de voir en temps réel tout ce qu’il se passe. » Concrètement, ce système permet de prendre la main sur chacun des 52 enneigeurs du domaine. Mais aussi de programmer précisément leur déclenchement, individuellement, au regard des bulletins météo ou de diagnostiquer des pannes. « Cette supervision est nouvelle. C’est un confort énorme pour nous. Quand j’ai commencé dans les Pyrénées, tout était manuel. On faisait des gardes sur des postes de 8h/12h même la nuit. » 

Responsable de l’eau sous toutes ses formes

Garant de la neige de la culture, le snowmaker l’est tout autant dans la gestion de la ressource en eau. « Nous respectons des autorisations de prélèvement à la saison. Les quantités maximales à ne pas dépasser sont fixées par la DREAL (ndlr Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) . » A la Chapelle d’Abondance, la totalité de l’enneigement artificiel dépend d’une retenue d’eau de 45000m3 située tout en haut du domaine skiable et qui alimente une salle des machines placée juste à l’aplomb. « Cette retenue est remplie au printemps avec la fonte des neiges à laquelle s’additionnent les pluies en cours de saison. Mais aucune eau n’est puisée dans les torrents ou cours d’eau. » Contrairement à beaucoup d’idées reçues, la neige produite par les enneigeurs ne contient ni solvant, ni additif, proscrits en France et dans la plupart des pays européens. «  C’est simplement de l’eau et de l’air comprimé. » 



A l’affût de la meilleure « combine » pour optimiser la production

Une ressource naturelle, donc. Mais qui est coûteuse. « Au-delà des quotas à respecter, nous payons également cette consommation d’eau. Elle s’ajoute à la consommation électrique nécessaire pour faire fonctionner les machines et aux prix très onéreux des appareils. » Autant dire que l’entretien des enneigeurs est essentiel et méticuleux. « C’est un métier technique oui, il faut être manuel et polyvalent. Le travail de maintenance en été est d’ailleurs crucial ! ». Le métier de snowmaker valorise par ailleurs l’aspect « débrouillard » des professionnels. « On cherche constamment à améliorer le système, à trouver de bonnes combinaisons. » Notamment pour avoir la meilleure puissance de feu. « Un terme très utilisé chez nous. Il consiste à être capable de produire le plus possible en un minimum de temps sur les créneaux de froid qui sont plus rares, saison après saison. » 

Et demain ? Quid du métier de snowmaker ?


Le réchauffement climatique… Une préoccupation quotidienne des snowmakers et de tous les acteurs des domaines skiables par ailleurs. « Les skieurs sur le domaine nous interpellent souvent sur le sujet. Aujourd’hui, l’enneigement artificiel est pertinent pour assurer l’enneigement de certaines zones notamment en front de neige. » Mais demain ? Faudra-t-il envisager des domaines entièrement conçus à partir de neige de culture ? « Certaines grandes stations ont commencé à s’équiper d’appareils permettant de faire de la neige, qui est en fait de la glace broyée, même par température positive. Tout est discutable. Aujourd’hui, notre métier a du sens. Mais personnellement, dans 15/20 ans, je me poserai les bonnes questions. » 

18 mars 2021 - par Mélanie Pontet, Office de tourisme Pays d'Evian vallée d'Abondance

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2 réponses sur « Mon métier ? Snowmaker à la Chapelle d’Abondance »

  •   Vendredi 6 mars  Et pour finir cette semaine des metiers de la montagne, partez a la decouverte de la fabrication de la neige de culture! Element essentiel dans une station de ski.   Visite de l’usine a neige. Intervenant : Franck ANSANAY, snowmaker et responsable du reseau de la neige de culture de  VAL D’ARLY LABELLEMONTAGNE.

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